dimanche 15 juillet 2012

Rock Forever, quand l'imposture devient réalité


"Faire le signe du Rock n'est pas être rockeur!"

Lorsqu'on m'avait annoncé qu'un film sur le Rock était en préparation et que des supers stars du cinoche américain allait être à l'affiche, je ne pouvais que me réjouir de cette nouvelle: Tom Cruise, Alec Baldwin, Paul Giamatti, Russell Brand et autres Bryan Cranston et Catherine Zeta-Jones... Mais au final, après visionnage de Rock Forever, il ne reste qu'une certaine amertume.


L'histoire est simple: Une jeune nana arrive à Hollywood pour faire carrière dans la musique, un post-ado bosse dans le bar considéré comme temple du rock, un maire, influencé par sa femme, entend bannir la musique de sa ville, et un patron Old School fait tout pour sauver son troquet.

"Moi, je vis d'amour et de danse..."
"Oh, c'est pas fini ce bordel?!"

Partant de ça, il y a deux scénarios qui se présentent clairement devant nous. Le premier ciblera le couple de jeunots convaincus de leur talent et comme par hasard amoureux l'un de l'autre; le second s'axera sur les vétérans du bar déterminés à faire perdurer le Rock. De ce postulat naît le paradoxe du film: les premiers détruisent avec leurs adaptations musicales façon Glee ce que les seconds tentent de défendre. Alors sur quel pied jongler?

"Oui je chante avec un canette! Et alors? C'est mieux que de chanter avec son cul!"

Clairement vendu comme un hommage aux grands auteurs référents du genre comme Journey, Foreigner, Joan Jett, Def Leppard et bien d'autres, Rock Forever sabote ses propres ambitions avec toute une partie de son scénario digne des pires films proposés en période de fête le dimanche après midi. S'il n'y a qu'une seule chose à sauver c'est bien la performance de Tom Cruise et de tous les anciens du film. Ils rehaussent le niveau quand les "gamins" ne font que le rabaisser. Cruise livre une vraie performance dont l'apothéose émerge d'une chanson hurlée dans les fesses d'une journaliste... De ce monstre du cinéma, il n'y a rien à redire. Il est au diapason, voir même au dessus, de son personnage de Tonnerre sous les Tropiques (revoir son show final), et nous donne avec le duo Alec Baldwin/Russell Brand la seule raison valable de voir Rock Forever.

A la sortie de la salle, j'avais cette impression de dégoût, de gâchis, d'écœurement propre à la sensation d'une idée brillante sabotée par la facilité et l'envie de toucher un maximum de public. Alors je me pose la question: "A qui s'adresse Rock Forever?" En guise de réponse je ne trouve rien. Les pros-Rock ne s'y retrouveront pas, les vieux de la vieille bruleront le cinéma, les ados fans de High School Musical peut-être... Je préfère rentrer chez moi et relancer un bon vieux Walk Hard, voila au moins au moins un filmqui s'assume.



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