jeudi 3 février 2011

Mais y va où le monde, on se moque de qui ?

Il faut savoir que contrairement à ce que tout le monde peut dire vis-à-vis du travail de critique, « tu as le meilleur boulot du monde », « être payé pour voir des films, c’est d’là balle », « t’as la chance de tout voir avant tout le monde », n’est pas forcément ce que l’on croit. Pour cause, nous sommes parfois conduits à voir des réalisations dont on se passerait amplement du visionnage en salle, voir du visionnage tout court.

par CS.


Dernier en date pour ma pomme : Mais y va où le monde ?. « Incroyable » direz-vous quand, en apprenant le pitch du film, la famille Maudru, des bons paysans bien du terroir comme on dit là-bas, lutte contre les banques pour sauver leur petite ferme, on se dit « oui pourquoi pas finalement, un bon p'tit film social réalisé par un type de Kaamelott, Serges Papagalli »…

ERREUR !!! Ne jamais se laisser aller à la tendresse lorsqu’on ne nous donne même pas une once de talent cinématographique. Que dire alors quand dans la salle tout le monde se regarde en se demandant qu’est-ce qu’on a bien pu faire au bon dieu pour qu’il nous inflige un supplice pareil. Il ne m’a pas fallu cinq minutes pour comprendre que le réalisateur, en voulant jouer avec l’absurde et des situations potaches graveleuses, va essayer de nous emmener dans son délire grotesque. En vain.

Parce qu’il n’y a vraiment rien à sauver dans le film ! Même pas les « petits vieux » qui d’habitude m’attendrissent toujours un peu… Avec Mais où y va le monde ?, on a juste envie qu’une brusque canicule s’abatte sur eux et nous sauve de la fonte subite de nos neurones.
Alors que trente minutes viennent difficilement de s’écouler, je lance à mon voisin (X.) que je n’en peux plus et qu’il faut que je sorte. Il me rétorque d’un air convaincant : « Mais si reste, comme ça tu feras la critique ! ». Je me laisse avoir et comprends mon erreur lorsque quatre minutes plus tard, il pionce paisiblement. Je ne lui en veux pas, il s’est fait abattre par les dialogues redondants écrit au burin.

Alors je cherche désespérément quelque chose à m’accrocher, une lumière à suivre dans le noir, une corde pour me pendre. La musique… NON ! Limite si elle n’est pas pompée en libre de droit sur Internet, elle est insoutenable. Les références ciné… Euh Leone s’est retourné dans sa tombe, Tarantino est mort foudroyé, Depardon, lui, n’a pas pardonné.
Alors bon, on se moque de qui ? Mais il va où le cinéma français ?
« Bah oui j’vous l’demande ma bonne-dame ? »


4 commentaires:

  1. Et là, je me dis que finalement j'ai la chance de ne pas devoir critiquer TOUS les films de merde.
    Oui, parce que ces derniers temps j'en venais à penser que c'était devenu une de mes spécialités...

    RépondreSupprimer
  2. Merci du conseil!
    Avec toutes les daubes vues ces derniers temps, je vais laisser ma curiosité de côté pour me contenter simplement de passer mon tour....!

    RépondreSupprimer
  3. @Val et @Anonyme
    Il paraîtrait qu'à l'Alpe d'Huez, une personne à rigolé dans la salle...

    RépondreSupprimer
  4. Ha ouais, ça se sent le pâté fermier !
    C'est dommage parce que le sujet n'est pas déconnant, difficile certes, mais ambitieux en fait. Justement un tel univers demanderait un jeu finaud &sans faille, là on entend les gros sabots du sur-joué arriver à mille lieux.
    C'est triste, ça justifie et nourrit tous les préjugés qu'on peut avoir sur ces films campagnards sociaux-culturels, qu'il serait pourtant tellement utile de revisiter, à la "Dikkenek" ou "La vie est un long fleuve tranquille..."
    Comme on oublie que absurde, caricatural et subtil peuvent se marier...

    RépondreSupprimer