Je me demande assez régulièrement pourquoi les attachés de
presse imposent encore des embargos sur les avis donnés par les journalistes ou
blogueurs suite à une projection de presse. Pourquoi en tant que professionnel sommes nous soumis à ce genre de principes et à quoi sert-il?
Aujourd'hui même j'assiste à la projection du dernier film d'un grand acteur américain. Alors que je m'apprête à écrire quelques mots dessus, je vois dans ma boîte mail, un message m'indiquant que je n'ai pas le droit d'écrire dessus avant le 10
décembre, soit seize jours avant sa sortie en salle. Pourquoi? C'est bien une
question que j'aimerai comprendre. Je parle de ce film mais bien d'autres sont
sous un embargo similaire.
Que penser lorsque les distributeurs, ou producteurs,
demandent aux attachés de presse de faire signer aux journalistes, avant la
projection, un papier stipulant la non divulgation d'informations suite au visionnage
du film en question?
Hypothèse 1 : Le film est tellement mauvais que les
responsables ne veulent pas de mauvaise publicité dessus avant la sortie.
Résultat 1: Une fois l'embargo tombé, tous les journalistes,
blogueurs et autres twittos acharnés vont mettre en ligne leurs avis. Les
potentiels spectateurs y auront accès alors peu de temps avant la sortie en
salle et cet avis, bon ou mauvais, sera bien plus frais dans leur mémoire.
Résultat 1 (bis) : Les journaux qui paraitront en kiosque à des
dates décalées ne pourront pas publier leur avis.
Conséquence 1: Il y aura certainement moins de public en
salle et plus en téléchargement illégal.
Mon sentiment 1: Miaaaaaooowwww
Hypothèse 2 : Les distributeurs veulent éviter le "spoiler"
et préserver le secret autour du film.
Résultat 2 : C'est tout à leur honneur. Le public se posera
encore plus de questions sur le film et se ruera en salle, faisant abstraction
des critiques qui paraitront la veille de la sortie pour en prendre plein la
vue.
Conséquence 2: Le public viendra voir le film en salle puis le
téléchargera chez lui.
Mon sentiment 2 : J'ai pris trop de LSD
Hypothèse 3 : Le film appartient à une énorme franchise,
adorée de tous, et la requête émane directement du réalisateur.
Résultat 3 : On connait ce réalisateur, on sait ce qu'il
vaut, limite on lui fait confiance.
Conséquence 3: Le public va voir le film, le télécharge,
achète le coffret Blu-Ray à sa sortie et rachète le coffret "édition
longue" à sa re-sortie.
Mon sentiment 3: Vieeeennnnssss dans mon monde
On peut encore poser mille autres hypothèses, ça peut-être
très drôle d'ailleurs, et je vous invite à le faire en fonction de vos
expériences. Perso, pour le dernier Tom Cruise, je trouve ça dommage de ne pas
pouvoir en parler.
"C'est qui le patron?"
Serait-il possible que cela soit une stratégie de promotion des distributeurs. Cela reprend votre hypothèse 1 (si je dis pas de bêtises). Les distributeurs doivent établir une stratégie sur quelques mois pour que le jour J de la sortie, les spectateurs veulent aller voir le film. C'est un travail minutieux car il faut prévoir les attentes, savoir les susciter, etc. Le public doit être prêt, non pas une semaine avant, ni une semaine après mais bel et bien pour le jour J. Par conséquent, il est possible que décider à quel moment les journalistes pourront publier leur papier fasse partie de la stratégie des distributeurs.
RépondreSupprimerMoi je ne comprends pas non plus. Je trouve ça même même un peu bête. Je comprends ce que vous dites Sébastien, mais vous êtes vous déjà fait la remarque: Si on en parle un mois avant, le commentaire sur le film n'aura t-il pas plus de chance d'être oublié le jour de la sortie?
RépondreSupprimerMoi quand je vais voir un film au ciné, je lis les commentaires un peu partout sur les blog. Alors le bouche à oreille, je ne sais pas s'il va jusqu'à la sortie du film, mais en tout cas l'effet est le même. Je ne pense pas non plus que article puisse retirer l'envie ou non d'un spectateur d'aller le voir. En ce qui concerne le film dont il est question ici, je pense qu'on a tous compris duquel il sagissait. Je trouve ça dommage. C'est un peu comme si maintenant il n'y avait qu'une liberté d'expression commandée par les attachés de presse ou les distributeur.
9a doit être aussi difficile pour un blogueur de se faire une place sachant qu'il doit faire avec ça, courber le dos à une supprématie qui prend petit à petit le rôle de cette liberté d'expression ("aime ce film sinon tu n'aura rien pour celui là").
Bien respectueusement.